Gilles Marchand

Passe-moi les jumelles fête ses 20 ans

La TSR, devenue RTS entre-temps, a toujours eu la chance de compter sur quelques grandes émissions, des repères qui accompagnent solidement le public romand. On peut citer les journaux d’actualité, « Temps Présent » , « Mise au point » ou « ABE » , pour ne prendre que quelques exemples.
« Passe-moi les jumelles » appartient à cette prestigieuse famille. Ces rendez-vous ont chacun des qualités spécifiques, mais ils ont aussi tous en commun ceci de particulier que, tout en évoluant constamment, ils marquent la relation intime entre les Romands et leur télévision. Quelles que soient les mutations, profondes, du paysage médiatique, ces émissions rythment, rassurent et nourrissent l’espace culturel romand. « Passe-moi les jumelles » incarne, elle, trois valeurs fortes.

Une fenêtre sur le monde comme sur la Suisse

La première tient au très subtil dosage entre le local et le global. Avec 150 reportages tournés en Suisse romande, et une quarantaine dans le reste du pays, PAJU a sillonné et labouré comme peu d’autres nos régions. Mais avec 80 pays visités dans le monde entier, PAJU c’est aussi un antidote à la tentation du repli ! Car l’émission a toujours misé sur l’ouverture et la découverte. Celles-ci ne se mesurent pas en kilomètre mais en état d’esprit. En ce sens, PAJU propose au public une fenêtre sur le monde comme sur la Suisse. Cette dualité est emblématique de la Suisse francophone, partagée entre ses racines locales et son appétit international. Et c’est certainement cette recette unique concoctée par l’émission, qui rassemble régulièrement et massivement le public depuis 20 ans.

Une émission qui sait prendre son temps

La seconde valeur est celle du rythme. PAJU sait prendre le temps de raconter, de suivre une trajectoire humaine comme géographique, de filmer une saison. Les réalisateurs talentueux qui ont travaillé sur les 224 émissions ont su « donner du temps au temps » pour imprimer ce rythme si singulier par rapport au tempo de la télévision d’aujourd’hui. Pleinement engagée dans la société numérique, dans l’interactivité mobile et rapide, la RTS offre aussi, grâce à PAJU, un contretemps bienvenu à son public.

Entre récit journalistique et discours poétique

Enfin, il y a autour de PAJU, depuis toujours, un remarquable gisement de savoir-faire audiovisuel. Aussi bien sur le plan artistique et narratif, que sur le plan technologique. Les images ramenées des tournages de PAJU sont souvent magnifiques, servies par des textes et des montages très soignés. A tel point que l’on oscille souvent entre le récit journalistique et le discours poétique. Mais à cela s’ajoute une recherche permanente en matière d’innovation technologique, dont le 16/9, la HD ou encore le son 5.1 en sont les exemples récents les plus marquants. Un savoir-faire complété par le goût du risque, comme en témoignent les différents formats et séries, notamment l’été, développés par l’émission. Ce cocktail vaut d’ailleurs à l’émission de nombreuses récompenses internationales prestigieuses.

La RTS est donc très fière de proposer à son public, depuis 20 ans, ce rendez-vous. Je m’associe aux journalistes, réalisateurs, cameramen, preneurs de son, monteurs et à tous les techniciens qui ont collaboré à l’émission pour remercier chaleureusement le public romand de sa remarquable fidélité.

Gilles Marchand

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