Gilles Marchand

Pour une Chaîne du Bonheur 2.0 !

La RTS partage une longue histoire et de belles valeurs avec la Chaîne du Bonheur.

Les valeurs, ce sont l’ouverture (aux autres, aux idées, aux expériences), la proximité (avec le public), la responsabilité (particulièrement vis-à-vis des moyens confiés) et enfin l’indépendance (éditoriale comme programmatique).

L’histoire entre la RTS et la Chaîne est si proche qu’elle tend à se confondre. La Chaîne est née en Suisse romande, à l’intuition géniale de quelques personnalités remarquables de la Radio Suisse Romande, dont Jack Rollan, Roger Nordmann ou encore Paul Vallotton, à qui il faut rendre hommage. Immédiatement, la radio puis la Télévision Suisse Romande se sont engagées au côté de la Chaîne, en faveur de sa mission et de celles et ceux qu’elle aidait.

Cet engagement fait partie aujourd’hui de l’ADN de la RTS, tant à travers ses programmes qui s’intéressent de près aux questions humanitaires ou au dialogue Nord Sud, que via des activités de coopérations professionnelles ; La RTS soutient ainsi la Fondation Hirondelle qui agit dans le domaine de la radio, en Afrique. La RTS est aussi un membre actif du CIRTEF (communauté internationale des radios et télévisions d’expression francophone), à tel point qu’elle a créé, avec l’aide de la DDC, et entretient un centre de production audiovisuel à Niamey (Niger) disponible pour tout le sous-continent.

Il y a donc un socle d’intérêt commun entre la Chaîne du Bonheur et la RTS, qui explique l’étroite relation qui se développe tout au long de l’année.

 

Fragmentations médiatiques…et caritatives

Mais il y a une autre proximité intéressante. C’est celle de la société numérique et de ce qu’elle implique pour les deux institutions.

Les années 2000, on le sait bien, sont celles de la grande bascule numérique. Avec de multiples conséquences à commencer par la fragmentation du paysage numérique. La relation aux médias change, devient beaucoup plus personnalisée et participative. Dans le jargon professionnel, on qualifie ce mouvement profond par le passage du « one to all » au « one to one ». Chacun consomme aujourd’hui son journal, ses programmes, selon ses goûts, quand il le souhaite, là où il se trouve. Tout cela témoigne d’une nouvelle relation au monde, à la société, à la communauté.

En clair, l’intérêt pour les autres est un peu moins collectif, l’altérité est vécue de manière de plus en plus individuelle. L’altruisme devient une affaire résolument personnelle.

Tout cela n’est pas sans incidence sur la mobilisation humanitaire. On le sait, les Suisses sont généreux en la matière, notamment parce qu’ils ont confiance dans des institutions comme la Chaîne du Bonheur. Mais aujourd’hui coexistent deux mécanismes.

  • Il y a d’une part les grandes causes globales qui tendent à mobiliser collectivement et simultanément le plus grand nombre. Ce qui s’est passé en Suisse, dans les jours qui ont suivi le 26 décembre 2004, lorsqu’un terrible Tsunami a ravagé le Sud-est asiatique, illustre parfaitement ce mécanisme collectif.
  • Mais d’autre part se développe une autre approche. Plus personnelle, plus documentée, liée à des projets précis que l’on veut aider d’une manière adaptée et suivre en détail et en totale transparence, dans la durée.

La Chaîne du Bonheur doit s’adapter à cette évolution de société. Non pas en changeant ses valeurs, qui doivent au contraire rester stables et fortes mais en faisant évoluer son mode opératoire, sa façon de s’adresser au public.

A côté des grandes actions de sensibilisation, portées par les médias généralistes, la Chaîne du Bonheur doit développer une vraie stratégie digitale. Une stratégie qui permet une complète interactivité, une grande mobilité et maniabilité, une transparence absolue.

Une stratégie qui permet à tout un chacun de s’engager pour ce qui le touche à travers une liste de propositions identifiées par la Chaîne. En toute confiance, non seulement sur l’utilisation des dons mais aussi sur la sécurisation du versement et des données personnelles déposées sur les plateformes de la Chaîne.

Grandes causes collectives et comportements individualisés, à la carte, voilà donc la nouvelle équation qui rassemble la RTS et la Chaîne du Bonheur. Décidément, deux belles institutions qui sont faites pour s’entendre !

 

Gilles Marchand

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