Gilles Marchand

50 ans à Paris

Discours prononcé à l’occasion du 50ème de la TSR à Paris, centre Poussepin, automne 2004.

Je suis très heureux de fêter avec vous, ce soir, à Paris, le 50ème anniversaire de la TSR. D’autant plus heureux que je suis moi-même franco-suisse et j’ai habité 10 ans dans cette ville !
Pour célébrer ce demi siècle, nous allons cette année à la rencontre des 6 cantons romands (Genève, Vaud, Fribourg, Neuchâtel, Jura et Valais) …et donc de Paris. Rassurez-vous, ce n’est parce que nous songeons à annexer Paris comme le 7ème canton suisse francophone. C’est parce que l’histoire de la TSR est étroitement liée à celle de ses partenaires français.

A sa manière, la TSR est l’ambassadrice, la tête de pont de l’audiovisuel francophone en Suisse.

Et croyez-moi, ce n’est pas tous les jours facile.
La Suisse est en majorité germanique. C’est à Berne et à Zurich que se trouve le pouvoir politique et économique de la Confédération.
Alors comme toute minorité culturelle, – je pense aussi à nos amis québécois ou belges francophones -, nous devons en permanence rappeler à la majorité que nos références culturelles sont différentes, que nous ne faisons pas la même télévision, et surtout que nous ne nous adressons pas au même public.

C’est pourquoi nous sommes si attachés à cette belle idée qu’est la francophonie et à la chaîne qui l’incarne, TV5 Monde, dont je salue le Président Serge Ada qui nous a fait l’amitié d’être des nôtres ce soir.
Je salue aussi la présence de l’Ambassadeur Suisse en France, M. Nordmann. Je suis certain qu’il partage notre conviction francophone.
Pour exister, la francophonie a besoin de toutes ses composantes culturelles, du Nord au Sud et d’Est en Ouest.
Inversement, pour respirer, la Suisse romande a besoin d’ouverture, a besoin de l’aération culturelle, intellectuelle, professionnelle que lui amènent ses partenaires francophones, parmi lesquels la France figure en bonne place.
Il en va ainsi de l’audiovisuel.

Les téléspectateurs suisses romands sont imprégnés des images et des contenus des chaînes françaises, qu’ils reçoivent tout aussi bien d’ailleurs, sur tout le territoire, que nos propres chaînes.
La qualité générale des chaînes françaises nous soumet ainsi à une rude concurrence. Mais au fond, je perçois cela comme une chance. La barre est haute, la pression concurrentielle forte, le rapport de force budgétaire déséquilibré… mais c’est un formidable stimulateur.
Je pense ainsi que sans cette pression permanente, la TSR ne serait pas ce qu’elle est. En ce sens, Mesdames et Messieurs, Chers Confrères, je vous remercie chaleureusement !

Et puis je constate aussi qu’à une autre échelle, nous partageons les mêmes valeurs, nous sommes face aux mêmes interrogations, nous menons les mêmes combats. Face à la volatilité de nos audiences, face aux autorités de régulation, face à l’évolution de la distribution, face aux problèmes des droits… et surtout face au renouvellement de nos contenus.

C’est pourquoi la TSR apprécie beaucoup les échanges que nous entretenons depuis 50 ans.
J’espère vivement que cette relation privilégiée continuera ces 50 prochaines années.

Gilles Marchand

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