Gilles Marchand

Fribourg, Festival du Monde

Il faut saluer la joyeuse et éclectique ouverture au monde dont témoigne la programmation du Festival International de Films de Fribourg, concoctée par son directeur Thierry Jobin.

Après « Tous écrans » à la fin de l’année, nous venons à peine de quitter le « Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains », nous nous retrouvons cette semaine  à Fribourg avant de rejoindre Nyon pour « Visions du Réel » et un peu plus tard le « Festival du Film Fantastique » de Neuchâtel. Il y a vraiment une extraordinaire concentration de rencontres de très haute qualité en Suisse romande.

Tous ces festivals, progressivement, ont trouvé une identité particulière, un rôle, une saveur.

A chaque fois et autant que possible, la RTS soutient et parle de ces rencontres qui réunissent le public, souvent nombreux, la production indépendante et la télévision publique.

Ce triangle fragile, précieux, fonctionne très bien en Suisse romande et il faut tout faire pour l’entretenir. Car il génère une production culturelle de grande qualité, à l’image des films qui sont produits dans cette petite région, en très bonne intelligence entre tous les acteurs. Grâce à un mécanisme qui a fait ses preuves, le Pacte audiovisuel.

 

La RTS à Fribourg avec TV5Monde

La RTS est présente cette année au FIFF avec ses partenaires et amis de TV5Monde. Et ce n’est pas un hasard que la RTS et TV5Monde se retrouvent autour du « Masque de San » le beau film de Jacques Sarrasin.

Un film coproduit par Point Prod’, la RTS et la SSR,  avec la complicité de TV5Monde et une petite coproduction malienne qu’il faut saluer. Un film poétique et ingénieux, tourné en 2013 au Mali, à Bamako, dans des conditions assez difficiles.

Ce film parle bien sûr de l’altérité, il nous plonge dans d’autres contextes culturels.

Cette diversité, nous la vivons tous les jours grâce à TV5Monde. Tous les jours, le téléjournal de la RTS est diffusé à 19h00, heure de Dakar ou à 23h00 en Europe.  Chaque semaine, de nombreuses émissions de la RTS, mais aussi de SRF et de RSI, sous-titrées en français, sont proposées aux quelques 250 Millions de foyers qui reçoivent TV5Monde.

Il s’agit d’une extraordinaire fenêtre sur le monde. Espérons que la Suisse, avec ses 8 millions d’habitants, se rende compte de la chance inouïe qu’elle a de pouvoir ainsi exposer ses savoir-faire, ses films, sa production culturelle, mais aussi sa lecture des enjeux internationaux via les débats et reportages de la RTS.

 

Des émissions aussi utiles que les ambassades…

En pleine crise libyenne, ou dans les jours qui ont suivi le 9 février 2014, ou encore récemment au lendemain de la décision de la BNS concernant le franc fort, la Suisse a eu beaucoup de chance de pouvoir s’expliquer dans le monde entier, grâce aux émissions de la RTS programmées sur TV5Monde. Des émissions sans doute tout aussi utiles que le travail des ambassades, pour faire comprendre les subtiles nuances de la démocratie directe…

TV5Monde diffuse des contenus suisses, mais elle coproduit aussi des rendez-vous culturels et d’information avec ses partenaires France Télévisions, la Radio Télévision Belge, Radio Canada et la Radio Télévision Suisse. Pensons  par exemple au  « 64’ », programmé tous les jours, ou à l’émission culturelle hebdomadaire « 200 M  de critiques ».

Cette francophonie audiovisuelle est bien vivante. C’est un réseau qui embarque toute la Suisse multilingue et qui la rapproche des autres. A Paris, Bruxelles, Montréal, mais aussi Bamako comme le film de jacques Sarrasin le montre.

Alors, au moment où la Suisse discute comme jamais du périmètre et des moyens de son service public, entre référendum et initiative, il est important de bien mesurer les enjeux et de pas réduire ce débat au seul écosystème micro-local.

Nous sommes dans le monde, qu’on le veuille ou non. C’est ainsi que fonctionne aujourd’hui l’audiovisuel. Une concurrence internationale puissante qui agit dans les marchés locaux.

Et pour continuer à faire entendre sa « petite musique » la Suisse doit rassembler ses forces plutôt que de les éparpiller.

Gilles Marchand

Directeur de la RTS

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