Gilles Marchand

Google/Apple, agrégation contre systèmes propriétaires

Cela se ressent physiquement, jusque dans les bâtiments. Il y a d’une part le « campus » Google, dans lequel YouTube n’est pas en reste. Il y règne une fausse nonchalance, un sentiment d’ouverture décontractée. Ici on parle d’intégration, de multiplicateurs, de millions de consultations.

Il y a d’autre part le « bunker » d’Apple à Cupertino, blanc et bois clair, fermé, au cœur duquel et où dans tous les discours trône l’icône omniprésente de Steve Jobs. Cette fois le graal s’appelle IOS, les propos sont calibrés au millimètre et le corporate ne se discute pas.

Il n’y a pas les bons et les mauvais, les gentils et les méchants. Il y a juste deux visions du monde et du développement. Apple mise sur la force de ses produits et de son positionnement marketing. Google/YouTube parie sur l’effet boule de neige et incontournable de ses plates-formes.

Résultat des courses :

Apple dit vouloir relancer son Apple tv prochainement mais se refuse à donner de date précise, déclare faire l’impasse sur le live, le sport comme les news et entend contextualiser son offre de fiction (importante) selon les différents marchés visés. Il y aura des films suisses en Suisse, d’autant plus que notre pays est un des plus « Apple fan » du monde, en part de marché.

YouTube développe sa stratégie de « chaînes » thématiques. Une centaine sont déjà actives ou en voie de l’être. Leur idée est de faire venir les contenus les plus intéressants et de les agréger en familles thématiques. YouTube ne s’intéresse pas à la production des contenus, à l’achat des droits et au « branding » des chaînes. Nous sommes là encore, à ce stade, dans un monde de VOD (vidéo à la demande). Seule la navigation obéira à une logique commune et reconnaissable. Le reste dépendra des partenaires. Car partenariat il y aura, avec bien entendu un partage de recette clair : 45% de tous les revenus commerciaux générés pour YouTube, qui parie ainsi sur l’idée qu’à terme les vidéos se consulteront sur sa plate-forme et nulle part ailleurs. Et que le linéaire sera totalement marginal…

Là, se pose la question d’une chaîne thématique VOD suisse, qui pourrait être opérée par la SSR en 3 langues, avec des contenus originaux RTS/SRF/RSI très identifiés à la Suisse et qui seraient appelés sur demande. Considérant (malgré toutes les péripéties fiscalo-bancaires) la force et l’image de la marque « Suisse » dans le monde, il est probable qu’une certaine audience internationale se constitue. Cette hypothèse doit être examinée à la lumière de l’évolution de la régulation suisse concernant la SSR.

Gilles Marchand

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