Gilles Marchand

L’ancrage romand et l’ouverture francophone

A toute première vue, l’élection du plus beau village de Suisse romande semble réveiller les plus anciens clichés. Voici la Suisse immuable où les géraniums aux balcons se battent avec les fontaines fleuries. Et tournez manège, le monde se déchire, se réchauffe, se nomadise, mais notre joli pays, lui, ne bouge pas d’un centimètre, les deux pieds plantés dans des certitudes définitives.

Mais il n’en est rien! La Suisse est embarquée dans la tourmente générale. Notre région est connectée, ouverte et de facto mondialisée. Nos concitoyens voyagent, leurs emplois sont tous concernés directement ou indirectement par les soubresauts de l’économie européenne, leurs enfants se délocalisent pour étudier, travailler, vivre.

Le double visage de la Suisse romande

Et plus la Suisse se globalise, plus elle a besoin, en même temps, d’un puissant ancrage. C’est la tension vertueuse entre d’un côté la Suisse romande, cantonale, solide, attachée à son histoire et à son équilibre fédéral, et de l’autre la Suisse francophone, audacieuse, ouverte aux vents du large qui soufflent de France, du Canada, de Belgique ou d’Afrique. La rencontre de ces deux Suisse est formidable. L’ancrage romand et l’ouverture francophone, voilà ce qui fait la saveur si particulière de cette région! C’est aussi dans cette rencontre qu’il y a ici une originalité, une qualité et un dynamisme reconnus loin à la ronde, même de l’autre côté de la Sarine!

Rassemblement numérique pour nos racines

Revenons alors à nos villages. Ils incarnent donc l’ancrage et l’appartenance à une communauté des plus concrètes: la communauté romande. Et pour célébrer cela, voilà d’autres communautés, virtuelles, participatives, mobiles, qui se mobilisent. Vous avez voté sur les sites web, vous avez utilisé les réseaux sociaux, bref vous avez fait du bruit numérique pour soutenir le village que vous aimez. C’est la rencontre des racines et des réseaux, dans un subtil et précieux equilibre, et c’est là que se retrouvent les médias.

Regard local et ouverture sur le monde

L’illustré et la RTS partagent quelque chose d’important, ils sont tous deux puissamment ancrés dans la réalité romande, qu’ils racontent et décodent jour après jour à l’aide d’articles, de reportages, d’interviews. Mais ils sont aussi ouverts sur le monde, curieux et opposés au repli frileux, accessibles sur toutes les plateformes interactives. On peut voter pour un village de Suisse romande et se passionner pour le reste du monde.

On peut adorer les rivages lémaniques, les sommets alpins ou les rondeurs jurassiennes et se sentir bien à Shanghai, New York, Buenos Aires ou Johannesburg. C’est à ce public-là que s’adressent L’illustré et la RTS. Un public ancré et ouvert, donc exigeant. Merci à tous d’avoir participé si nombreux!

Gilles Marchand

Article paru dans L’illustré du 25 septembre 2013

Compléments multimédia

Vidéo

Le Court du jour, émission du 11 septembre 2013

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