Offre mobile et rattrapage TV, le couple clé de l’année 2014!
Ne boudons pas le plaisir de souligner, dans un paysage médiatique toujours plus fragmenté et chaotique, la remarquable stabilité des audiences de la RTS, tant en télévision qu’en radio.
Stabilité et satisfaction côtés radio et TV
Avec plus de 35% de part de marché, RTS Un et RTS Deux continuent à rassembler les téléspectateurs romands. Les grands rendez-vous sportifs de 2014 (JO de Sotchi et Coupe du monde de foot au Brésil), très bien maîtrisés par la rédaction des sports de la RTS, ont largement contribué à ce résultat. Obtenir les droits sportifs est une chose, proposer un traitement journalistique et une programmation performante est autre chose. A l’heure ou le sport se privatise un peu partout en Europe, la RTS est fière de pouvoir continuer à offrir à son public un large accès au sport suisse et international. Un accès que nous envie bon nombre de télévisions publiques voisines. Ces bons résultats 2014 reposent aussi sur un « 19h30 » qui garde tout son pouvoir d’attraction, avec près de 60% de pdm, et des rendez-vous magazines de premier rideau, toujours très appréciés par le public romand.
Du côté de la radio aussi, la cuvée 2014 est satisfaisante. Avec en particulier la 1ère qui progresse légèrement et Option Musique, qui frôle désormais les 10% de parts de marché avec une distribution essentiellement numérique (le DAB+).
Mais l’audience 2014 se caractérise par deux mouvements intéressants, qui concernent les pratiques et les comportements média du public.
13 minutes de télévision « rattrapées » chaque jour
Il y a tout d’abord le développement significatif de la consultation en rattrapage de la télévision. Il est maintenant possible de la mesurer précisément avec deux indicateurs. L’audience rattrapée du jour, jusqu’à 2 heures du matin, et l’audience rattrapée durant les 7 jours qui suivent la première diffusion.
13 minutes sur 143 de consommation quotidienne de tv ont ainsi été rattrapées en 2014. En Suisse, cette consultation différée est particulièrement appréciée dans la région francophone. La bonne vieille télévision, sur l’écran principal du salon, développe ainsi de nouveaux arguments pour garder son audience. Une souplesse repérée et appréciée par le public.
Le mobile sur tous les fronts
L’autre grand trend est bien sûr l’éclatante progression du mobile. Près de la moitié de la consultation des plateformes internet est faite depuis des écrans mobiles. Dans ce domaine, depuis de nombreuses années, la RTS développe des offres très performantes, en re-proposant tous ses contenus radio et tv, ou les enrichissant.
Avec près de 350’000 visites quotidiennes, sur ses plateformes, la RTS enregistre une hausse de 24% par rapport à 2013. Les diverses app’ (RTSINFO, RTSSPORT, PLAY RTS, RTS RADIO,…) expliquent en bonne partie ces excellentes performances.
A tel point que pour la première fois, une émission programmée en fin d’après-midi sur RTS Un, recueille presque autant d’audience sur le web et les réseaux sociaux que l’antenne broadcast traditionnelle. Signe des temps, la complémentarité entre les différents écrans est complète. Et la RTS, radio, tv et offre en ligne, joue clairement sa partition dans ce nouveau registre.
Gilles Marchand / Directeur de la RTS
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Cher Monsieur,
Il ne faut pas oublier que la RTS est un monopole qui ne laisse aucune chance à l’émergence d’une concurrence saine en Suisse Romande.
Elle absorbe la quasi totalité de la redevance, l’une des plus chère du monde ainsi qu’elle assèche le marché publicitaire.
Il est donc facile de se satisfaire de ces résultats.
Je serais partisan d’un juste partage des ressources. Au service public la redevance, au secteur privé la publicité. Comme le Royaume Uni le pratique depuis très longtemps.
Avec mes meilleures salutations.
Henri de Lagarde.
Bonjour,
Merci pour vos lignes. Elles appellent deux ou trois précisions.
Il est un peu court de simplement qualifier la SSR de » monopole ». La SSR / RTS opère un mandat de service public, concessionné, précisément décrit et surveillé par l’autorité de régulation. Elle exerce ce mandat dans un des marchés TV les plus concurrentiels d’Europe, compte tenu du nombre de chaînes disponibles, face à des acteurs bien plus puissants. Pour ne prendre qu’un exemple, M6, chaîne française 1ère concurrente de la RTS, dispose du budget total de la SSR (radio, tv en 4 langues).
Le marché publicitaire n’est en aucune manière asséché par la SSR. La seule progression notée dans le domaine TV est le fait des fenêtres pub françaises et allemandes. En ce qui concerne la radio et le web, nous ne sommes pas autorisés à vendre de publicité.
Enfin, il faut relativiser votre affirmation relative à la redevance. Si l’on compare la redevance suisse avec les redevances européennes, il faut alors ramener notre prestation à une seule langue (comme la plupart des diffuseurs publics européens). Le contrôle fédéral des finances a fait cet exercice et cela positionne la SSR en milieu de classement, comparable aux pays de même taille, par exemple les scandinaves.
Enfin, je ne survends jamais nos performances. Je décris ce que nous atteignons, souligne les intentions stratégiques et pointe les risques, comme par exemple l’érosion des minutes consommées en radio et en TV ou le vieillissement des audiences sur les offres broadcast traditionnelles.
Un mot encore à propos du Royaume Uni. La BBC s’appuie sur un budget de plus de 7Mia d’Euros (contre 1,5 Mia pour la SSR en 4 langues) et dispose d’un canal très ouvert à la pub : BBC World !
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Gilles Marchand