Swiss Radio Day 2017
Keynote du 24 août à Zurich
Mesdames et Messieurs, chers confrères et collègues,
C’est un plaisir de vous retrouver ici, durant cette journée consacrée à la radio, alors que je m’apprête à prendre de nouvelles fonctions à la SSR.
Sie wiedersehen – weil es hier einige Kollegen gibt, die ich schon viele Jahre kenne und die zum grössten Teil Romands sind. Aber auch Sie kennenlernen – weil ich weiss, dass sich viele von Ihnen fragen, wer ist dieser «Welsche», der bald schon den nationalen Service public in einer sehr schwierigen Zeit leiten wird.
«Gilles Wer?» war der Titel einer Wochenzeitung in Zürich als die SRG meine Wahl zum Generaldirektor kommuniziert hat. Diese Zeitung hat sich gefragt, ob ich leichtsinnig, naiv, oder sogar ein Masochist wäre.
En effet, pourquoi donc quitter la Suisse romande, où tout est – tout semble – paisible, où les relations entre les acteurs publics et privés sont normales et même plutôt agréables, pour se plonger dans un contexte alémanique … un peu plus compliqué.
Et bien précisément parce que nous sommes à un carrefour, à un moment difficile, certes, mais un moment où il est possible de faire évoluer les choses. Un moment décisif pour la place médiatique suisse, tous médias confondus.
Une séquence où notre paysage médiatique national est sous pression, où les modèles sont remis en cause, où la société numérique mondialisée bouleverse tous les acteurs nationaux. Un peu comme au tournant des années 2000, lorsque internet est arrivé et a commencé à bousculer tout le monde, en particulier par la télévision.
Aber bevor wir heute einige Ideen austauschen, erlauben Sie mir, mich kurz vorzustellen, damit aus dem «Gilles Wer?» bald auch in der Deutschschweiz ein «Gilles Marchand» wird.
Gestartet habe ich meine berufliche Reise mit Papier. Mitte der achtziger Jahre habe ich als Buchverleger bei einem kleinen Verlagshaus gearbeitet. Danach habe ich zur Tribune de Genève gewechselt. Gleichzeitig war ich einige Jahre als Radiomoderator für einen freien Radiosender in Frankreich tätig. Dies war eine Zeit der sogenannten «Radiofreiheit».
Nach einer kurzen Zeit als Presse-Unternehmensberater hat mich ein wichtiger Kunde gefragt, mit ihm direkt zu arbeiten. Das war Ringier Romandie. Während dieser Zeit haben wir die ersten Print-Websites in der Schweiz implementiert und einige neue Print-Formate entwickelt.
Im Jahr 2001 habe ich nach sieben Jahren Ringier Romandie verlassen, um die Television Suisse Romande (TSR) zu leiten. In einem Zeitraum von zehn Jahren haben wir eine neue digitale Kultur entwickelt, innerhalb einer Fernsehkultur, gegründet von Filmregisseuren. Diese Zeit des Wandels war nicht nur sehr interessant, sondern auch sehr … sportlich.
2008 hatten wir die Idee einer Annäherung zwischen Radio und Fernsehen, weil wir bemerkt haben, dass die digitale Revolution unsere Gesellschaft und unsere Medienbedürfnisse verändert hat.
Die Zeiten einer komplett vertikalen, autoritären und linearen Kultur sind vorbei. Sie war streng organisiert in Kanälen, Redaktionen mit strikten Grenzen zwischen den Abteilungen. Heute haben wir eine Kultur geschaffen, die weniger vertikal, dafür horizontal organisiert ist. Wir denken nicht mehr in Kanälen, sondern in Themen.
Basierend darauf haben wir RTS gegründet und alle unsere Produktionen in eine sehr effiziente digitale Plattform integriert – analog zu SRF und RSI. Sicher haben wir nicht auf alle unsere Kanäle verzichtet, aber dafür haben wir nun eine Kombination aus klassischen Kanälen und neuen digitalen Plattformen. Dies hat uns ermöglicht, unsere Reichweite stabil zu halten in einer Medienlandschaft, die fast atomisiert ist.
La suite, vous la connaissez. J’ai rejoint la SSR cet été et pour ceux qui en douterait ou même qui penserait que c’est impossible … je vous confirme que j’habite à Berne avec ma famille! Pourquoi je vous raconte tout cela? Parce que je voudrais vous dire qu’avec la création de la RTS, la fusion radio-tv, j’ai vraiment pu rencontrer le monde de la radio.
Un monde plus feutré que celui de la télévision. Les rédactions radios ressemblent d’ailleurs plus à celles de la presse écrite qu’à celles des magazines TV ou du téléjournal. Un monde subtile, qui n’aime pas se faire chahuter par les grosses cavaleries de la télévision. Un monde où l’imaginaire est omniprésent. Ce que la télévision dévoile en quelques secondes, la radio le décrit plus longuement. L’une peut être crue et spectaculaire, l’autre intimiste et bavarde.
La radio est mobile, légère, elle accompagne nos modes de vie on le sait tous. Et c’est une chance inouïe. On pardonne à la radio quelques blancs ou longueurs. On zappe la chaîne de télévision dans l’instant, au moindre prétexte. La radio a donc de bonnes cartes à jouer dans ce grand bouleversement.
Mais pourtant, la radio doit elle aussi se réinventer. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles la radio se filme aujourd’hui et qu’elle réfléchit autant aux podcasts qu’à la diffusion linéaire. D’autant plus que nos territoires nationaux sont ouverts à tous les vents de la concurrence. La concurrence numérique bien sûr, particulièrement IP, et les débordements FM des pays voisins.
Le jeune public est nettement moins fidèle. Il déserte de plus en plus l’écoute classique, linéaire, pour s’adonner aux joies du podcast. Les récents chiffres d’audience montrent cette érosion. Tout cela secoue nos chaînes suisses, publiques comme privées.
Du coup, de nouvelles tensions apparaissent … Heureusement, il y a des occasions comme celle-ci pour échanger nos solutions, partager nos constats. Il y a aussi des collaborations, multiples, parfois inédites, entre acteurs publics et privés. Cette culture de la coopération est ancienne en Suisse romande. Je l’encourage. Sans aucun paternalisme.
Das öffentliche Radio braucht die Dynamik der privaten Radiokanäle. So können wir besser werden und uns neu erfinden. An dieser Stelle möchte ich ein Lob an das private Radio richten für die Steigerung ihrer Reichweite, unter anderem durch die DAB-Abdeckung.
Umgekehrt brauchen auch die privaten Radiokanäle die SRG, um das Interesse der gesamten Branche zu wahren, ich denke dabei zum Beispiel an unsere Position zur RTV-V.
Die privaten Radios stützen sich auf die öffentlichen Sender, um neue Formen der Distribution zu entwickeln. Zu diesem Thema möchte ich noch sagen, dass ich die Entwicklung des DAB+ in der Schweiz unterstütze. Und auch die IP- Distribution. Beide ergänzen sich. Aber DAB+ hilft dabei, unsere Kosten im Griff zu halten.
En ce sens, je souhaite une bascule DAB+ rapide mais concertée avec la branche. C’est le sens de notre coopération dans le groupe DigiMig. Certains d’entre vous se demandent s’il ne faudrait pas que le service bascule le premier, de manière anticipée. Comme par exemple en Norvège. On peut en parler, pour autant que la transition vers le DAB concerne tout le marché et que le délai entre la bascule des radios publiques et des radios privées soit vraiment bref. Et nous devons être très attentifs à la situation dans les pays voisins. Je pense en particulier à la France pour qui le DAB ne semble pas franchement prioritaire …
Toutes ces mutations s’opèrent dans notre minuscule marché, qui a autant de comptes Facebook que de foyers. La situation économique est difficile, je le sais bien, et je mesure les pressions budgétaires qui touchent les petites radios.
Permettez-moi de relever ici que le marché publicitaire de la radio est anormalement bas en Suisse. Je pense que le fait que la SSR n’y soit pas active n’est certainement pas étranger à cette anomalie. Rassurez-vous, nous n’avons pas d’intentions dans ce domaine, même si les situations française et belge montrent que la publicité radio se développe très bien pour les privés, tout en permettant à Radio France et à la RTBF, de manière limitée, de contribuer à dynamiser le média.
In diesem schwierigen Kontext denken einige, dass der Erfolg oder das Überleben der einen eine Schwächung oder das Verschwinden der anderen bedingt. Mit anderen Worten: Ein geschwächter öffentlicher Akteur würde die Privaten stärken. Ich verstehe und respektiere diese Gedanken von einigen Kollegen. So ein Mechanismus wäre doch sehr bequem. Aber ich muss Ihnen sagen, dass ich diese Ansicht nicht teile.
Ich glaube wirklich, dass ein Brudermord für alle Akteure destruktiv wäre. Denn während wir uns um die kleinen Brotkrumen streiten, teilen die internationalen Giganten den grossen Kuchen unter sich auf, und reiben sich die Hände. Das gilt besonders für den audiovisuellen Bereich, aber auch für das Radio.
Erlauben Sie mir noch ein paar Worte über die No-Billag-Initiative. Diese Abstimmung bedeutet entweder das Überleben für die SRG oder den Tod. Die Nebeneffekte für die gesamte Branche sind nicht zu unterschätzen.
Alle Fachleute wissen gut, was das für die gesamte Branche bedeuten würde: Eine massive Destruktion unserer Branchen-Werte, Funkstille für alle SRG-Radiokanäle, grosse Schwierigkeiten für viele private Kanäle und mehrere Tausend qualifizierte Mitarbeiter würden plötzlich auf der Strasse sitzen.
Vielleicht gibt es einige unter Ihnen, die für einen kurzen Moment daran glauben, dass dies eine gute Idee sei. Aber wäre ein solches Szenario wirklich gut für unsere Branche oder das gesamte Land? Ich glaube es nicht! Wir müssen uns gegen diese Initiative gemeinsam engagieren – ich möchte das und viele von Ihnen teilen meine Meinung.
Pour finir ce survol, je voudrais partager avec vous ma conviction. Nous sommes plus forts ensemble que les uns contre les autres. Ceux qui me connaissent dans cette salle savent que ce ne sont pas que des paroles de circonstances. Nous pouvons explorer ensemble les potentiels de la radio numérique, nous pouvons partager les expériences de la radio visuelle, nous pouvons partager certains contenus, collaborer à la numérisation des archives, partager les tâches d’information dans les situations de crise.
Nous pouvons enfin tenir compte de nos intérêts respectifs. Je prends ici en exemple la forte diminution des parts de la SSR dans la société SMC. Il devrait en être de même pour les parts de Swisscom. Tout cela doit permettre aux radios privées d’augmenter leur part et leur rôle dans ce développement. Les discussions sont en cours, vous le savez, nous jouerons un rôle constructif dans ce processus.
Même approche aussi avec le système de recherche pour la radio, qui change au 1er janvier 2018. C’est une étape importante, que nous avons soutenu avec nos collègues des radios privées pour trouver des solutions adéquates aussi bien au niveau local que national.
J’arrive donc au terme de mon intervention, chers collègues. Je sais bien qu’il y a quelques sujets qui restent sensibles, qu’il s’agisse du sponsoring radio de la SSR, des journaux régionaux alémaniques ou encore de la palette de nos chaînes. Mais je suis sûr aussi qu’il y a plus de sujets qui nous rapprochent que de sujets qui nous éloignent.
Je vous confirme donc mon ouverture à un dialogue professionnel, pragmatique et je me réjouis de vous retrouver dès le mois d’octobre.
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