Gilles Marchand

Un lundi soir à la salle Pleyel

Il fait plutôt doux ce soir à Paris. Les trains sont à l’heure, la circulation possible. La France est prise dans un de ces emballements médiatico-politiques dont elle a le secret et chaque chauffeur de taxi a un avis tranché sur l’autorité du président ou sur l’avenir du pays. Il en va ainsi de celui qui nous amène salle Pleyel. Ce soir, l’Orchestre de chambre de Lausanne est de sortie dans une des plus prestigieuses salles de concert du monde.

 

J.-S. Bach interprété par l’OCL à Paris

Au 252, rue du Faubourg Saint-Honoré, ce sont les concertos pour claviers de Jean-Sébastien Bach qui attendent l’OCL, accompagné pour l’occasion par de grands pianistes. A commencer par Martha Argerich, les sœurs Buniatishvili, Nelson Goerner, Stephan Kovacevich, Gabriela Montero et quelques autres virtuoses. C’est un triomphe. Une heure de musique sublime. La salle comble ovationne les artistes.

En coulisse, on retrouve le président et le directeur de l’OCL. Ils sont venus avec plusieurs amis vaudois de l’orchestre. L’ambassadeur Jauslin, qui a quitté l’OFC pour représenter la Suisse auprès de l’Unesco et de la Francophonie est aussi là. Tout comme le président de la Cité de la musique, dont dépend la salle Pleyel, et celui de France Télévisions, Rémy Pflimlin. A côté de lui se trouve Gérald-Brice Viret, patron de la chaîne musical Mezzo, du groupe Lagardère. Car le concert est filmé. Il est même proposé en direct aux internautes suisses et français sur les plates-formes rts.ch, culturebox.fr (FranceTV) et citedelamusiquelive.tv.

Rayonnement de la scène musicale romande

En régie, le producteur Bel Air, spécialisé dans la captation de concerts, connaît bien la Suisse. C’est avec lui que la RTS a monté de nombreuses coproductions. Et le concert du soir sera programmé sur la chaîne suisse, dans quelques semaines, ainsi que la diffusion du très beau documentaire consacré à Martha Argerich et réalisé par sa fille.

A l’entracte, les responsables de l’OCL se félicitent de l’extraordinaire rayonnement offert à l’orchestre. Et ils ont raison. C’est toute la scène musicale romande qui bénéficie des coproductions internationales. Il y a là un puissant réseau francophone qui partage des valeurs et un savoir-faire reconnu au-delà des frontières. La Suisse a tout à y gagner. D’autant plus que différents domaines sont concernés par les opérations montées par la RTS avec ses consœurs européennes. Il y a l’humour par exemple, avec le Montreux Comedy Festival, coproduit avec France 4 et programmé dans les deux pays. L’aventure aussi, avec «Le Tour du Cervin» (avec France 5, TV5Monde). Ou la jeunesse de «Titeuf» (avec France 3) et du «Parfum de la carotte», un grand film d’animation à venir (avec France 3, RTBF). Ou encore les films avec par exemple «A livre ouvert», une nouvelle série suisse (avec France 2), ainsi que de nombreux documentaires, (avec Arte souvent).

Vitalité du réseau francophone

C’est à chaque fois l’occasion de confronter la production suisse avec celle qui se développe sous d’autres horizons. Et cette confrontation est constructive, elle stimule, elle oxygène la création et la réalisation régionales. C’est aussi l’accès facilité du public suisse à des contenus originaux. C’est enfin la reconnaissance de la belle qualité de la scène culturelle suisse romande. Une reconnaissance qui enjambe même allégrement la Sarine. A tel point que le concert de la salle Pleyel était aussi diffusé en direct sur les sites Internet des chaînes alémanique et tessinoise. Et une fois de plus, la vitalité du réseau francophone aide la Suisse à mieux s’étendre. Ou plutôt s’écouter, grâce à l’OCL et aux concertos de Bach!

Article paru le 17 novembre dans le Matin Dimanche

Une réponse à “Un lundi soir à la salle Pleyel”

  1. Diffusion numérique et coopérations | Gilles MarchandGilles Marchand dit :

    […] En lien également, l’article Un lundi soir à la Salle Pleyel […]

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