Gilles Marchand

Voyage thématique à travers la montagne

La montagne occupe une place très importante en Suisse. Une place à la fois économique, sportive,  culturelle mais aussi symbolique. Omniprésente dans notre paysage, elle se retrouve tout naturellement dans les archives de la Radio Télévision Suisse (archives de la TSR) depuis de très nombreuses années. Le festival du film alpin des Diablerets a été l’occasion de raconter l’histoire entre la télévision et la montagne au travers de six extraits d’archives ainsi que d’une discussion avec le sociologue Bernard Crettaz.

 

La belle montagne

Première étape de notre voyage thématique à travers les archives de la Télévision Suisse Romande: une séquence consacrée à « La montagne admirée ». Fascination de ses sommets, de sa verticalité comme de ses rondeurs, c’est une évidence : la montagne est belle ! Admirée de tout temps par ceux qui l’ont gravie, elle est aussi un débat journalistique. Car parfois à trop admirer on oublie  la distance qui permet de mieux décoder. Aujourd’hui la montagne est magnifiquement filmée. Elle l’a été par le passé. Du noir et blanc à la couleur, de la Haute Définition aux premières images on voit là un parcours technologique très intéressant que les images de la Télévision Suisse Romande retracent parfaitement bien. Cette première séquence rend donc un hommage à cette belle montagne.

 

La montagne habitée

Deuxième étape de notre voyage au sein d’une montagne qui est bien évidemment toute aussi belle qu’habitée. Les uns assument pleinement un développement qu’ils revendiquent comme étant parfaitement légitime sur les plans économique, social et culturel. Les autres,  aimeraient au fond que rien ne bouge. Que l’image d’une belle montagne rassurante et immuable se fige le temps d’un week-end ou de quelques semaines de vacances. Les deux se réclament de l’authenticité de l’ADN national mais ne s’entendent pas toujours.  Les arguments fusent, la tension monte et parfois la pression est forte. La montagne ne se laisse décidément pas aborder n’importe comment.

 

La montagne des grands travaux

Troisième étape de notre parcours montagnard : nous arrivons sur « La montagne dominée » ou la montagne des grands travaux. Voilà quelque chose qui fascine les suisses, peuple d’ingénieurs s’il en est, grand amateur de trous, tunnels et autres barrages. La montagne est dominée du point de vue des infrastructures. Elle est presque domestiquée. Mais il y a aussi une autre domination qui existe, plus subtile et plus symbolique : celle qui met en scène, qui met en boîte les traditions séculaires, les grands événements folkloriques qui racontent autrement la montagne et qui la domestiquent d’une autre manière. L’occasion ici de rendre un hommage soutenu à l’ensemble de nos techniciens qui ont toujours su répondre présents souvent dans des conditions difficiles.

 

La montagne et ses héros

La montagne a ses héros. Il s’agit d’une machine à fabriquer des héros de toutes sortes et de tous temps. Nous en avons retenu quatre pour cette quatrième étape de ce parcours montagnard. Il faut dire que la télévision, aussi, a ses héros. Elle les aime beaucoup à tel point que parfois elle en fabrique de toute pièce de manière presque superficielle. Mais rassurez-vous ceux que nous allons vous présenter ici, ces quatre héros de la montagne, méritent toute notre attention, toute notre estime et tout notre respect. Ils sont emblématiques de tous les autres, qu’on ne peut évidemment pas tous citer mais que nous saluons au passage.

 

La montagne et ses blessures

On ne peut pas parler de la montagne sans parler de ses blessures. Des blessures qui sont d’autant plus spectaculaires qu’elles sont filmées. Et ces images qui appartiennent à notre mémoire collective, nous interpellent. La télévision doit s’interroger sur la façon dont elle parle de ces drames. Elle doit plutôt les montrer, plutôt les expliquer que les dramatiser. Et c’est d’autant plus important que le public est à chaque fois touché par les images que l’on montre. Cette interrogation est professionnelle, elle implique la Télévision Suisse Romande depuis plus de cinquante ans.

 

La montagne en récits

Enfin, pour achever notre parcours montagnard à travers les archives de la Radio Télévision Suisse, il nous faut parler un peu de cette « montagne racontée », imaginée, inventée. Beaucoup de films, de téléfilms, de séries et toutes sortes d’œuvres audiovisuelles ont été tournées à la montagne par les équipes de la Télévision Suisse Romande. Sans doute parce qu’il existe entre la montagne et la fiction, entre la réalité et le rêve, une proximité parfois très fine. La montagne en tout cas s’impose comme un héros et comme un décor. Il y a dans cette dernière séquence beaucoup de films que vous allez retrouver avec plaisir ou des références qui vous parleront.

 

Nos archives, votre patrimoine

Toutes les images que vous venez de voir sont issues des archives de la Télévision Suisse Romande. Des archives qui étaient dans une situation très préoccupante, très dramatique même, lorsque nous les avons analysées de près il y a maintenant une dizaine d’années. A tel point même que nous avons décidé de créer en 2005 la Fondation pour la sauvegarde du patrimoine audiovisuel de la Radio Télévision Suisse (FONSART) qui a été chargée de récolter de l’argent  pour sauvegarder les archives et les remettre en valeur. Il y a près de 70’000 heures de programmes qui ont ainsi été numérisées et qui sont maintenant à la disposition du public. Soit pour nos professionnels qui peuvent les réutiliser dans des émissions actuelles contemporaines, soit pour le public lui-même qui peut y accéder à la demande grâce à nos plateformes internet qui sont aujourd’hui de plus en plus performantes. La fondation FONSART est indispensable. Elle l’ a été pour sauver les images de la télévision, elle s’attèle actuellement au fond radio (puisque la RTS s’occupe aussi de la radio et de son fond audio). Et grâce à ce travail fantastique, la mémoire collective de ce pays – mémoire audiovisuelle – est ainsi sauvée.

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