Gilles Marchand

Service public et intégration

Du 7 au 11 avril, la SSR proposera une semaine thématique sur l’intégration. Toutes les chaînes radios et télévisions y participeront.
La TSR a choisi de proposer différents rendez-vous, plusieurs regards, sans tabous ni parti pris. Des regards très différents, des trajectoires personnelles, des destins, dans des genres de programmes tout aussi différents.

Pourquoi cette semaine thématique et pourquoi l’intégration ?

Parce que les médias, particulièrement ceux qui sont au bénéfice d’un mandat public, jouent un rôle clé dans cette question importante. Dans un pays ou dans une région, une intégration réussie signifie que la diversité est reconnue, acceptée, parfois même revendiquée.
Les programmes de télévisions et de radios expriment cette diversité à travers les contenus qu’ils traitent. Nos grilles sont généralistes et nous contribuons tous les jours à capter et fabriquer de l’identité, à alimenter un sentiment d’appartenance grâce aux expériences audiovisuelles communes qui rassemblent chaque jour des centaines de milliers de personnes. En ce sens, en racontant tous les jours la Suisse comme elle est, dans nos langues nationales, nous sommes des incitateurs d’intégrations, des facilitateurs.

Concrètement nos entreprises de radios et de télévisions sont aussi basées sur ces principes de diversité.

Diversité des origines confédérales, cantonales et étrangères. Diversité des savoir-faire, des métiers, des expériences qui, juxtaposées, sont indispensables à la fabrication de nos émissions. Diversité des opinions et des caractères enfin, dans des entreprises ou co-existent des artistes, des techniciens, des journalistes et des gestionnaires. Nous en sommes fiers et nous considérons cette diversité comme une vraie chance.

L’histoire du coucou autrichien…

Tout semble réunit en Suisse pour générer des tensions et des conflits : des religions et des cultures différentes, quatre langues et de nombreux dialectes, des régions riches d’autres pauvres, des plaines et des montagnes, le tout dans un système de décentralisation du pouvoir. Et pourtant nous co-existons plutôt bien que mal. Pourquoi cela ? Sans doute parce que la diversité est en Suisse une donnée de départ. Nous savons vivre avec la diversité, mieux nous l’utilisons, nous l’intégrons.
La Suisse est une sorte d’intégrateur de savoir-faire, d’idées aussi bien dans le domaine industriel que scientifique ou artistique. Nous n’avons pas de ressources naturelles, mais nous avons de la diversité ! C’est ainsi que nous avons emprunté le coucou aux autrichiens et la fondue aux savoyards, encore que là il y ait débat… Plus sérieusement, c’est ainsi que sont nées la plupart des grandes entreprises suisses, c’est de ce terreau que se sont développées bon nombre de nos réussites économiques. Bien entendu, tout n’est pas toujours aussi simple que ce paisible constat. Les initiatives Schwarzenbach, les « Faiseurs de suisses » ou encore les naturalisations à Emmen sont là pour nous le rappeler.
Aujourd’hui, le monde se globalise, les connections se développent et les mouvements de population souhaités ou provoqués s’intensifient. Est-ce que la « stratégie de co-existence », le « vivre ensemble » à la sauce helvétique sera à la hauteur de cette accélération, voilà un thème à méditer en marge de cette semaine consacrée à l’intégration par les chaînes de la SSR.

Et comment nous-même, à la TSR, pouvons-nous continuer à privilégier cette diversité, en tirer le meilleur parti sur le plan des idées comme des savoir-faire. Voilà d’intéressantes questions qui touchent autant nos programmes que la formation, le management, ou les ressources humaines. Je souhaite que cette semaine thématique soit l’occasion d’y réfléchir, et d’en discuter à tous les niveaux de la TSR.

Gilles Marchand

Communiqué interne, printemps 2008

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